
Ah ! Les jolies colonies…
Théâtre - Seul en scène
Ça fait quel bruit, un homme qui chute ? Paf ? Pof ? Plouf ? Ou parfois, l’homme qui chute fait chut.
Rage dedans, mais aucune vague autour. Tombé du ciel bleu, sans sommation, en plein dans l’amer.
Au milieu des médecins, des conseils et des voisins qui jacassent, il faut se rassembler à la petite cuillère. Comme une boîte de puzzle qui aurait glissé de l’étagère, il est tout mélangé.
Ça se répare comment, un homme en pièces ? On commence par les bords ? Ou par le centre ?
« Ce n’est pas un burn-out, Monsieur Pitaux. C’est beaucoup plus grave que ça ». « Merci docteur, voilà qui est bien rassurant. Et puis, c’est Piraux, pas Pitaux. »
Le théâtre peut-il sauver le monde ? Peut-être. Et s’il sauvait déjà un homme ? En dansant sur le fil, la joie du jeu apparaît comme une bulle d’oxygène qui touche à l’universalité.
Depuis toujours, Jean-Luc Piraux promène sa franche ironie du côté de nos gouffres existentiels. Pendant une heure, il replonge pour nous dans les moindres détails de sa chute. Le plus incroyable, c’est qu’il gratte la croûte de ses cicatrices avec une drôlerie improbable. Il brasse des sujets graves et pourtant, le public rit sans discontinuer.
Un seul-en-scène à la fois poignant et hilarant, qui agit comme un shoot d’ocytocine.